火曜日, 11月 13, 2007

Incertain, Mai sua sans suite

Dans le décor spectaculaire, le regard ne rencontre 
que les choses et leur prix.
Métro, boulot, dodo.
Et cependant tout le monde veut respirer et personne ne 
peut respirer et beaucoup disent « nous respirerons plus tard ». 
Et la plupart ne meurent pas car ils sont déjà morts.
L’ennui est contre-révolutionnaire.
Nous ne voulons pas d’un monde où la certitude de ne pas mourir 
de faim s’échange contre le risque de mourir d’ennui.
Nous voulons vivre.
Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend.
Dans une société qui abolit toute aventure, la seule aventure possible 
c’est l’abolition de cette société.

L’émancipation de l’homme sera totale ou ne sera pas.
Ceux qui font les révolutions à moitié ne font que se creuser un tombeau.
Le masochisme aujourd’hui prend la forme du réformisme.
Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi !
Vite !
Pourvu qu’ils nous laissent le temps...
En tout cas pas de remords !
Déjà dix jours de bonheur.
Vivre au présent.
On ne revendiquera rien, on ne demandera rien. 
On prendra, on occupera.
Il est douloureux de subir les chefs, il est encore plus bête de les choisir.
Ne changeons pas d’employeurs, changeons l’emploi de la vie.
Ne me libère pas, je m’en charge.
Je ne suis pas au service de personne 
(pas même du peuple et encore moins de ses dirigeants) ; 
le peuple se servira tout seul.

Abolition de la société de classes.
La Nature n’a fait ni serviteurs ni maîtres, 
je ne veux donner ni recevoir d’ordres.
Tout pouvoir abuse. Le pouvoir absolu abuse absolument.
La politique se passe dans la rue.
La barricade ferme la rue mais ouvre la voie.
Ne travaillez jamais.
Les gens qui travaillent s’ennuient quand ils ne travaillent pas. Les gens qui ne travaillent pas ne s’ennuient jamais.
Travailleurs de tous les pays, amusez-vous !
Soyons cruels.
L’humanité ne sera heureuse que le jour où le dernier capitaliste 
aura été pendu avec les tripes du dernier bureaucrate.
La passion de la destruction est une joie créatrice. 

Un seul week-end non révolutionnaire est infiniment 
plus sanglant qu’un mois de révolution permanente.
Les larmes des Philistins sont le nectar des dieux.

Nous sommes tous des « indésirables ».
Nous devons rester « inadaptés ».
La forêt précède l’homme, le désert le suit.
Sous les pavés, la plage.
Le béton éduque l’indifférence.
Ici, bientôt, de charmantes ruines.
Belle, peut-être pas, mais ô combien charmant. La vie contre la survie.
« Je me propose d’agiter et d’inquiéter les gens. 

Vous êtes creux.
Vous finirez tous par crever du confort.
Cache-toi, objet !
La perspective de jouir demain ne me consolera 
jamais de l’ennui d’aujourd’hui.
Vivre sans temps mort.
Ceux qui parlent de révolution et de lutte des classes sans se référer 
à la réalité quotidienne parlent avec un cadavre dans la bouche.
La culture est l’inversion de la vie.
La poésie est dans la rue.
La plus belle sculpture, c’est le pavé qu’on jette sur la gueule des flics.
L’art est mort, ne consommez pas son cadavre.
L’art est mort, libérons notre vie quotidienne.
L’art est mort. Godard n’y pourra rien.

Godard : le plus con des Suisses pro-chinois !
Vibration permanente et culturelle.
Nous voulons une musique sauvage et éphémère. 
Nous proposons une régénération fondamentale : 
grève de concerts 
des meetings sonores : séances d’investigation collectives 
suppression du droit d’auteur, 
les structures sonores appartiennent à chacun.
L’anarchie, c’est je.
À bas le sommaire, vive l’éphémère. 
—Jeunesse Marxiste Pessimiste.
Ne consommons pas Marx.
Je suis marxiste tendance Groucho.
Je prends mes désirs pour la réalité 
car je crois en la réalité de mes désirs.
Soyez réalistes, demandez l’impossible.
L’imagination au pouvoir.
Manquer d’imagination, c’est ne pas imaginer le manque.
Exagérer, c’est commencer d’inventer.
L’ennemi du mouvement, c’est le scepticisme. Tout ce qui a été 
réalisé vient du dynamisme qui découle de la spontanéité.
Ici, on spontane.
« Il faut porter en soi un chaos 

pour mettre au monde une étoile dansante. »
Il faut systématiquement explorer le hasard.
L’alcool tue. Prenez du L.S.D.
Déboutonnez votre cerveau aussi souvent que votre braguette.
« Toute vue des choses qui n’est pas étrange est fausse. » 
La vie est ailleurs.
Oubliez tout ce que vous avez appris. Commencez par rêver.
Formons des comités de rêves.

Ôsons ! Ce mot renferme toute la politique de cette heure. 

Debout les damnés de l’Université.
Les étudiants sont cons.
L’aptitude de l’étudiant à faire un militant 
de tout acabit en dit long sur son impuissance. 
—Les filles enragées.
Professeurs, vous nous faites vieillir.
Fin de l’Université.
Violez votre Alma Mater.
Et si on brûlait la Sorbonne ?
Professeurs vous êtes aussi vieux que votre culture, 
votre modernisme n’est que la modernisation de la police.
Nous refusons le rôle qu’on nous assigne : 
nous ne serons pas des chiens policiers.
[We refuse the role assigned to us: we will not be trained as police dogs.]
Nous ne voulons pas être les chiens de garde 
ni les serviteurs du capitalisme.
[We don’t want to be the watchdogs or servants of capitalism.]
Examens = servilité, promotion sociale, société hiérarchisée.
Quand on vous examine, répondez avec des questions.
[When examined, answer with questions.]
L’insolence est la nouvelle arme révolutionnaire.

Tout enseignant est enseigné. Tout enseigné est enseignant.
La vieille taupe de l’histoire semble bel et bien ronger la Sorbonne. Télégramme de Marx, 13 mai 1968.
Une pensée qui stagne est une pensée qui pourrit.
Pour mettre en question la société où l’on « vit », 
il faut d’abord être capable de se mettre en question soi-même.
Prenons la révolution au sérieux mais ne nous prenons pas au sérieux.
Les murs ont des oreilles. Vos oreilles ont des murs.
Construire une révolution c’est aussi briser 
toutes les chaînes intérieures.
Un flic dort en chacun de nous, il faut le tuer.
Chassez le flic de votre tête.
La religion est l’escroquerie suprême.
[Religion is the ultimate con.]
Ni dieu ni maître.
Nous voulons un endroit pour pisser, non pour prier.
[We want a place to piss, not a place to pray.]
La bourgeoisie n’a pas d’autre plaisir que celui de les dégrader tous.
Les motions tuent l’émotion.
Luttons contre la fixation affective qui paralyse nos potentialités. —Comité des femmes en voie de libération.
Les réserves imposées au plaisir excite 
le plaisir de vivre sans réserve.
Plus je fais l’amour, plus j’ai envie de faire la révolution. 
Plus je fais la révolution, plus j’ai envie de faire l’amour.
Je t’aime !!! Oh! dites-le avec des pavés !!!
Je jouis dans les pavés.

Jouir sans entraves.
Jeunes femmes rouges, toujours plus belles.
Zelda, je t’aime ! À bas le travail !
Make love, not war.
Qui parle de l’amour détruit l’amour.
À bas la société de consommation.
Consommez plus, vous vivrez moins.
La marchandise est l’opium du peuple.
La marchandise, on la brûlera.
On achète ton bonheur. Vole-le.
L’âge d’or était l’âge où l’or ne régnait pas.
« C’est parce que la propriété existe 
qu’il y a des guerres, des émeutes et des injustices. » 
Si tu veux être heureux pends ton propriétaire.
Millionnaires de tous les pays, unissez-vous, le vent tourne.
L’économie est blessée, qu’elle crève !
Que c’est triste d’aimer le fric.
Vous aussi vous pouvez voler.
Abolition de l’aliénation.

L’obéissance commence par la conscience 
et la conscience par la désobéissance.
Désobéir d’abord : alors écris sur les murs (Loi du 10 Mai 1968.)
J’aime pas écrire sur les murs.
Écrivez partout !
Avant donc que d’écrire, apprenez à penser.
On n’a... pas le temps d’écrire !!!
La liberté, c’est le droit au silence.
Vive la communication, à bas la télécommunication.
[Long live communication, down with telecommunication.]
Parlez à vos voisins.
Hurle.
Créez.
Regardez en face !!!
Participons au balayage. Il n’y a pas de bonnes ici.
La révolution, c’est une INITIATIVE.
Le discours est contre-révolutionnaire.
Bannissons les applaudissements, le spectacle est partout.
Ne nous attardons pas au spectacle de la contestation 
mais passons à la contestation du spectacle.

À bas la société spectaculaire-marchande.
À bas les journalistes et ceux qui veulent les ménager.
Seule la vérité est révolutionnaire.
Il est interdit d’interdire.
La liberté est le crime qui contient tous les crimes. 
C’est notre arme absolu.
La liberté d’autrui étend la mienne à l’infini.
Pas de liberté aux ennemis de la liberté.
Ouvrons les portes des asiles, des prisons, et autres Facultés.
Ouvrez les fenêtres de votre coeur.
Les frontières on s’en fout.
On ne peut plus dormir tranquillement dès qu’on 
s’est subitement ouvert les yeux.
[You can no longer sleep quietly once you’ve suddenly opened your eyes.]
L’avenir ne contiendra que ce que nous y mettrons maintenant.